2020/2021
Après 5 années, voilà le domaine en ordre de marche, les cuvées sont là adossées à leur terroir, DSM et LES GRENADINES pour Roquerouge, LES PETITES GRAPPES sur « les dolmens » et enfin on pourra vinifier des raisins sur Le Clos de l'argent, une colline de gneiss très riches en fer de 500Ma toute plantée de Syrah il y a 40ans, et enfin TAUPELS dans les mêmes sols que « les dolmens », même altitude, situé à l’extrème sud-est du domaine et exposé nord, planté sur une friche en Carignan par le beau-père du père de Gilbert en 1925 ou 1926. On fait le pari fou de vinifier le centième sur la parcelle.
Nous plantons aussi, redonnant vie à des parcelles de terre, sur les plus profondes et les plus froides, en installant des blancs. On passera à côté du gel, sauf nos complants, beaucoup de travail pour rien. 2021 est pour nous le millésime de référence, sur lequel peut se construire l’histoire, l’histoire d’une équipe. Tout est beau, seul regret, nous n’avons pas pu vinifier à part Taupels, les raisins sur le même terroir que Les dolmens ont rejoint LES PETITES GRAPPES.
2019-2020
On alterne les millésimes « froids » 2016/2018/2020 et les « chauds » 2017/2019, le balancier s’emballe. Il faudra maintenant 3 ans pour être certifié domaine en Agriculture Biologique AB. Le temps suspend son vol, le balancier se stoppe, on prend fin janvier 400mm en quelques jours, les travaux effectués dans les vignes tiennent, c’est un miracle.
Le 17 mars tout s’arrêtera, mais ceci est une autre histoire.
Coup de fil de José, il faut convoquer les vendangeurs, toute la propriété a toujours été vendangée à la main. Malgré tous les efforts de l’équipe, les sangliers font de gros dégâts. Nous arrivons à défendre Roquerouge et Les Dolmens, mais nous n‘avons jamais réussi à le faire correctement sur le « Clos de l’Argent » et « Taupels ». Cette année-là nous perdrons plus de 30% de la récolte. Plus le choix il faut clôturer. DSM 2020 c’est 2018 en plus ciselé, LES PETITES GRAPPES se tendent. Premier millésime pour LES GRENADINES, nous avons voulu sauver les vignes les plus sensibles face aux sangliers, inventer toujours, s’adapter, pour créer.
2018-2019
L’aventure continue, on remembre, on défriche, on complante, on forme l’équipe, Dominique qui est là depuis le début, a rejoint Ansignan avec toute sa famille. Et puis José, ancien vigneron, parti maçon par nécessité, qui revient à la vigne avec plein d’envie. Abandon des produits Phytosanitaires de synthèse. C’est l’année du cochon, nous aurions dû nous méfier, si jusqu’à présent la lutte était égale, voire à l’avantage du vigneron, là la pression sur la vendange augmente. DSM est toujours là, avec sa signature faite de concentration et de fraicheur, de fruit et d’épice, 2019 est un millésime protestant qui se révèlera avec le temps. Pour une autre cuvée et pour la première fois on élève une petite partie en futs de 500l, mais chut vous n’êtes pas sensé le savoir. LES PETITES GRAPPES se concentrent, avec cette signature de sarment brulé, de vrilles sucrées, ce truc indescriptible qu’il faut voir au fond de l’œil de Seb. 2017-2018 Voilà, nous y sommes, de reprise en reprise, l’essentiel des vignobles de la commune est maintenant devenu le vignoble du Domaine d’Ansignan, ou le seront dans les mois qui suivront. Abandon des herbicides. Le millésime est très difficile, petite récolte, mildiou, blackrot et ces satanés sangliers. Malgré tout, encore et encore, DSM est superbe de complexité, premier millésime pour LES PETITES GRAPPES, granit d’Ansignan, unique en Europe, sur le toit du massif de 315Ma à 370m d’altitude, des vignes plantées entre 1896 et 1944, ici les jeunes vignes ont 74 ans.
2016-2017
Seb et Jeff prennent conscience des efforts qu’il faudra faire pour réveiller ces terroirs. Le passage vers une agriculture biologique leur parait indispensable. Et bien avant les sols ou la vigne, c’est le sentiment qu’il faut préserver la santé des vignerons. Il faut donc constituer une équipe, il faudra 2 ans pour le faire, des rencontres, des discutions et des échanges. Entretemps Seb, pour ne pas laisser partir la gestion du canal passant sur l’aqueduc, a pris la présidence de l’association qui en a la responsabilité. Et puis est arrivé Gilbert, Monsieur Alquier, qui lui aussi part à la retraite, le dernier jeune vigneron aussi Monsieur Morer, dont le vignoble principal est beaucoup plus bas dans la vallée de l’Agly. Le récolte est de retour en cave, sur un millésime très sec, et cette belle surprise d’un DSM plus opulent, avec toujours cette même signature.
2016
Le vigneron-coopérateur est au bout, soit il vend soit il arrache, le président de la cave signe la sonnette d’alarme. Seb et Jeff se rendent compte que ce que cherchait Seb et ce que Jeff aurait voulu accompagner se trouve sous leurs yeux, ils décident donc de reprendre ce vignoble. Abandon des pesticides. Premières vendanges pour le Domaine d’Ansignan, première vinification dans les chais de la cave, naissance de la cuvée DSM, Domaine d’Ansignan : le domaine sous la montagne, ici le pic de Vergès, granit à grenat, Roquerouge, dans un éboulis du quaternaire de 600Ma. Premier millésime et déjà l’intuition d’un grand terroir, granit, des raisins justes murs, beaucoup de grappes entières, les 15 ans à se balader dans les crus du beaujolais sont les bienvenus. Pas de bois, juste le fruit et ses rafles bien lignifiées, structurantes, 2 ans d’élevage en cuve avant de piéger ce vin.
2015
Ces vignes sont toujours à la vente, une partie est arrachée, malade, isolée, vieillissante, les vignes dépérissent. Première visite de Jeff, relancé par le président de la cave qui voit une issue définitive sans repreneur. Constitué d’une bonne partie de Syrah, nous sommes en Côtes du Roussillon Village, Jeff à l’idée de proposer ce vignoble à l’un de ses amis qui cherchait des vignes en « cool climat » dans le sud. Cela n’aboutit pas.
2014
Sans repreneur, un coopérateur de la cave de Caramany partant à la retraite, Monsieur Mérou, met à la vente son vignoble situé sur la commune d’Ansignan au cœur des Fenouillèdes. Sébastien et Jeff sont alertés par le président de cette cave coopérative. Dans le même temps, Sébastien, fils de vignerons dans le Minervois, cherchait à s’installer sur un parcellaire fait de petites parcelles, en garrigue, des lieux qui lui rappelleront son enfance et la relation si particulière qui le liait à son grand-père. Jeff, lui, négociant-vinificateur, vivant depuis plus de 2 décennies au côté des vignerons, s’était bien juré de ne jamais acheter de vignes sauf pour sauver du patrimoine viticole.
